La noblesse rajpute appréciait particulièrement les turbans laharia, qui signifie « vague » en sanscrit.
Il s'agit d'un type de teinture subtil, qui atteint des sommets de complexité et de beauté aux XIXe et début du XXe siècles.
La teinture se fait en plusieurs étapes, qui toutes requièrent des manipulations délicates du colorant, et du tissu. Le coton est d'abord plié en accordéon dans le sens de la largeur ; ce pliage porte le nom de pagri en sanscrit. Il est ensuite roulé en diagonal, puis soigneusement entouré de fil à intervalles réguliers, avant d'être immergé dans un bain de teinture. Lorsque que le fil est retiré et le turban déplié, un magnifique motif en zigzag apparait, appelé gandadar en sanscrit.
Les artisans garantissaient l'origine des plus beaux pagri en les vendant encore lacés ; le fil coupé, les motifs se dévoilaient de manière quasi-miraculeuse sous les yeux de son acheteur.
De nos jours encore certains maharajas font appel à des teinturiers privés, qui créent de magnifiques gandadar avec cinq couleurs, pour des occasions particulières.