Durant le premier tiers du XXè siècle, Jeanne et Maurice Magnin acquirent plusieurs centaines de dessins français, choisis tant pour leur qualité graphique (telles les feuilles "enlevées" de Courtois, La Fage, Doyen, Delacroix ou Compte-Callix) que pour constituer ou compléter cette "histoire de l'art par les œuvres" qui paraît avoir été le fil conducteur de leur collection.
À l'écart des sentiers battus, bien des feuilles sont le fait d'artistes qu'ils ont appréciés ou souhaité faire découvrir à une époque où leur notoriété n'était pas encore établie : ainsi des Johannot, Jeanron, Roqueplan, Devéria, Boulanger, Evariste Fragonard, Schnetz, pour les années romantiques.
Mais tant d'autres s'en écartent : si l'atticisme parisien est le point fort de la collection de peintures, le XVIIIè siècle est bien représenté dans le domaine graphique : Bouchardon, Boucher, Natoire, de la Rue, Gois, Greuze, Vien, David.... Comme en peinture, les Magnin ont affirmé un goût pour le paysage et le portrait.
Avec cet album, le lecteur emportera un peu de la saveur d'une collection édifiée dans le plaisir de l'œil, le goût de l'histoire et l'indépendance d'esprit de deux collectionneurs passionnés.
Le charme du musée Magnin tient d'abord à son cadre. Les Magnin vécurent à Paris où ils constituèrent leur collection, c'est dans leur maison natale, l'hôtel Lantin, qu'ils décidèrent de l'installer lorsqu'ils voulurent en faire un musée. Mobilier, objets d'art décoratifs, pendules, tentures devaient contribuer à la délectation de la visite et préserver ainsi une intimité familiale qu'ils souhaitaient transmettre.
Les Magnin s'étaient volontairement limités dans le montant alloué à leurs achats. C'est dans de petites ventes, à force d'expérience et de science, qu'ils acquirent durant cinquante ans les deux mille peintures et dessins qu'ils léguèrent à l'Etat en 1937.
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